Contrat entre fournisseur et distributeur : définition, types, clauses et bonnes pratiques

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Contrat entre fournisseur et distributeur​ - Axiscope

Lorsqu’une entreprise lance un nouveau produit, tout se joue souvent au moment où un fournisseur et un distributeur se mettent d’accord pour le vendre. Sans contrat clair, les obligations, le territoire, le prix ou encore la durée du contrat deviennent des zones d’ombre pouvant entraîner litiges ou retards. Chaque type de contrat, exclusive, sélective, franchise, contrat-cadre, façonne la relation commerciale et l’engagement de chaque partie. Pour les Achats, maîtriser ces clauses essentielles et s’appuyer sur la digitalisation est devenu indispensable pour sécuriser, piloter et optimiser le réseau de distribution.

Qu’est-ce qu’un contrat entre fournisseur et distributeur ?

Définition juridique et commerciale

Un contrat entre un fournisseur et un distributeur est un contrat commercial qui organise la manière dont une entreprise va vendre ses produits par l’intermédiaire d’un partenaire chargé de leur commercialisation. Juridiquement, la distribution est un contrat visant à encadrer les droits, obligations et conditions d’engagement réciproques entre les parties. Il définit le territoire, la durée du contrat, les modalités de vente, de livraison, de promotion et les règles de fonctionnement du réseau de distribution.

Ce présent contrat organise la circulation d’un produit entre un fabricant ou producteur et un distributeur, en fixant les conditions d’exécution du contrat, les limitations d’exclusivité, la gestion des risques, ainsi que les mécanismes permettant d’éviter la nullité du contrat ou une rupture du contrat non maîtrisée.

Ce contrat permet notamment :

  • d’encadrer la relation commerciale et les échanges d’information précontractuelle ;
  • de définir les conditions commerciales, prix, délai, volumes, et obligations de qualité ;
  • de garantir la bonne exécution et la protection de la propriété intellectuelle ou de la marque.

Le saviez-vous ?
En France, il n’existe aucun texte unique régissant ces accords : ils reposent sur le droit commun et le droit de la concurrence.

Rôle et responsabilités des parties

Fournisseur Distributeur
Fournir un produit conforme, gérer la production, assurer la livraison, garantir la conformité et le stock. Commercialiser, promouvoir la marque, respecter la zone géographique, assurer le reporting et revendre dans le cadre défini.

Point de vigilance : les responsabilités évoluent selon le type de contrat (exclusive le contrat, contrat de distribution exclusive, sélective, contrat de concession exclusive…).

Différences avec les autres contrats commerciaux

Contrat fournisseur vs contrat client

Un contrat fournisseur est conclu entre le fournisseur et le distributeur, alors qu’un contrat client lie le distributeur au consommateur final.

Cas concret : une société conclut un contrat conclu avec un distributeur, qui pourra ensuite revendre au client final.

Distribution vs franchise

La franchise implique la transmission d’un concept, d’un savoir-faire, d’une enseigne, parfois contre redevance, ce qui la distingue du contrat de franchise qui encadre un réseau plus normé.

Distribution vs licence

Une licence porte sur des droits de propriété intellectuelle (marque, technologie), pas sur la vente ou la commercialisation des marchandises. Elle n’organise pas un réseau de vente.

Les différents types de contrats entre fournisseur et distributeur

Contrat de distribution exclusive

Le contrat de distribution exclusive est un type de contrat par lequel un fournisseur et un distributeur conviennent qu’un seul distributeur pourra vendre ses produits sur une zone géographique déterminée. Ce mécanisme crée une exclusivité territoriale, souvent rencontrée dans les secteurs nécessitant un fort investissement commercial ou une image contrôlée.

Avantages & contraintes

Pour le fournisseur Pour le distributeur
Meilleur contrôle du réseau de distribution, cohérence de la marque, stratégie territoriale claire. Monopole commercial sur la zone, possibilité d’augmenter les volumes et la visibilité.
Risque de dépendance à un acteur unique. Engagements de résultats plus élevés, stock à garantir.

Contrat de distribution sélective

Le contrat de distribution sélective repose sur une sélection de distributeurs selon des critères objectifs : compétence, qualité du service, environnement commercial ou exigences liées à la marque. Il est largement utilisé dans les marchés du luxe, des produits techniques ou sensibles. Ce modèle permet de protéger la notoriété et la conformité du produit, tout en structurant un réseau de distribution maîtrisé.

Contrat de franchise

Le contrat de franchise est un accord dans lequel une entreprise transmet à un franchisé un concept, une enseigne, un savoir-faire et une assistance continue, en contrepartie d’une redevance. Chaque partie est tenue à des obligations précises : le franchiseur doit garantir l’accès au concept et fournir des outils, tandis que le franchisé doit respecter les standards, la marque et les règles de commercialisation.

Contrat-cadre et accords de référencement

Le contrat-cadre fixe les règles générales applicables à plusieurs achats ou commandes futurs. Il structure les conditions de prix, de délai, de livraison ou de promotion. Dans la grande distribution, les accords de référencement déterminent si un produit pourra être intégré dans l’offre d’une enseigne.
Pour les Achats, ces modèles offrent stabilité, visibilité et meilleure maîtrise des risques.

Conseil d’expert : privilégiez un contrat-cadre lorsque la relation s’inscrit dans la durée ou que les volumes évoluent régulièrement ; optez pour un contrat ponctuel pour des besoins spécifiques et limités.

Pourquoi formaliser un contrat fournisseur–distributeur ?

Sécuriser la relation commerciale et juridique

Formaliser un contrat fournisseur–distributeur permet d’éviter les litiges liés à une incohérence des engagements, à une rupture du contrat mal gérée ou à une interprétation divergente des obligations. Sans document écrit, une entreprise s’expose à des risques sur le prix, le délai, la livraison ou la conformité du produit.

Exemple : un fournisseur pense avoir négocié une exclusivité, tandis que le distributeur estime pouvoir vendre ses produits à d’autres revendeurs faute de clause écrite.

Erreur fréquente : Croire qu’un accord verbal suffit.

Piloter la performance, les volumes et la qualité

Un présent contrat clair facilite le suivi des volumes, de la qualité, des niveaux de service et des engagements de chaque partie. Les Achats peuvent ainsi définir des indicateurs adaptés au secteur, assurer le respect des conditions commerciales et détecter plus tôt les dérives. L’accord devient un outil de pilotage, pas seulement un cadre juridique.

Clarifier les engagements et réduire les risques d’exécution

Une documentation précise permet d’éviter les zones grises : responsabilités en cas de retard, modalités de retour des marchandises, conditions de promotion, ou obligations liées au territoire

Exemple : un distributeur estime que la zone géographique inclut un pays voisin, alors que le fournisseur pensait limiter la diffusion au marché national.

Checklist des éléments à clarifier : volumes, objectifs de vente, délais, gestion des retours, conformité, niveau de service.

Obligations précontractuelles (DIP, CGV, information)

Avant la conclusion du contrat, les parties doivent échanger une information précontractuelle complète et loyale. Le fournisseur transmet ses CGV, les caractéristiques du produit, les conditions de vente, les modalités logistiques et les restrictions éventuelles liées au territoire ou à la marque. Lorsque le type de contrat l’exige, un document d’information précontractuel (DIP) doit être remis, notamment en contrat de franchise

Ces éléments permettent au distributeur de vérifier la validité de l’accord, d’évaluer son intérêt commercial et d’anticiper ses obligations. 

Les mentions obligatoires portent sur l’objet, la durée du contrat, la zone géographique, les conditions financières et la description du service associé.

Obligations contractuelles pendant l’exécution

Une fois le contrat conclu, chaque partie est tenue de respecter des obligations précises. 

Côté fournisseur : garantir la qualité, assurer la conformité, respecter les délais de livraison et protéger la propriété intellectuelle liée au produit ou à la marque. 

Côté distributeur : assurer la commercialisation, préserver l’image de l’enseigne, respecter les engagements de volumes, fournir un reporting fiable et commercialiser les produits selon les standards fixés dans le présent contrat.

Respect du droit de la concurrence et des pratiques commerciales

Le cadre juridique impose de respecter le droit de la concurrence, notamment en matière d’exclusivité territoriale. Une exclusivité est possible, mais elle doit rester proportionnée et ne pas empêcher la liberté commerciale. 

Les pratiques interdites incluent l’imposition d’un prix de revente, le refus injustifié de vente, ou des conditions disproportionnées entraînant un déséquilibre significatif.

Mythe vs réalité : Un fournisseur ne peut pas imposer un prix de revente.

Les clauses essentielles d’un contrat entre fournisseur et distributeur

Mentions obligatoires (objet, durée, périmètre)

Les contrats de distribution doivent comporter un certain nombre de mentions permettant de définir clairement le cadre juridique et commercial du présent contrat. Elles précisent le périmètre des obligations et évitent toute nullité du contrat.

Voici les principales mentions, avec un exemple pour chacune :

  • Objet du contrat : description du produit, du service ou de la marque concernée.
    Exemple : “commercialisation d’une gamme de cosmétiques premium”.
  • Durée du contrat : durée déterminée ou indéterminée, avec modalités de renouvellement.
    Exemple : “contrat de 3 ans renouvelable par tacite reconduction”.
  • Périmètre / zone géographique : territoire dans lequel le distributeur pourra revendre les produits.
    Exemple : “exclusivité territoriale sur la région Sud-Ouest”.

Clauses financières : prix, remises, délais de paiement

Les clauses financières structurent la relation commerciale entre le fournisseur et le distributeur. Elles incluent :

  • le prix et les méthodes de tarification (barème, remises, ristournes, conditionnements) ;
  • les modalités de facturation (mensuelle, trimestrielle, selon commande) ;
  • les délais de paiement contractuels.

Chiffre clé : Les délais de paiement B2B sont encadrés par la loi à 60 jours maximum.

Elles assurent la prévisibilité de la relation commerciale et limitent les risques de litige financier.

Clauses opérationnelles : logistique, conformité, qualité

Ces clauses encadrent la livraison, la gestion du stock, la conformité du produit, le contrôle qualité et les modalités de retour. Un suivi précis est nécessaire pour garantir l’exécution du contrat et maintenir le niveau de service attendu.

Elles définissent aussi les responsabilités en matière de transport, d’assurance, ou de traitement des produits défectueux, ce qui limite les risques en cas de litige.

Clauses de protection : confidentialité, non-concurrence, résiliation

Ces clauses protègent les intérêts de chaque partie :

  • Confidentialité : protège les données sensibles, les informations commerciales, la propriété intellectuelle.
    Exemple : interdiction de divulguer les données marketing du fournisseur.
  • Non-concurrence : encadre l’activité du distributeur pour éviter qu’il ne commercialise des produits concurrents.
    Exemple : interdiction de vendre une marque concurrente pendant la durée du contrat.
  • Résiliation : définit les conditions de rupture du contrat, avec ou sans lettre recommandée, ainsi que les effets de la résiliation.
    Exemple : résiliation pour non-respect des engagements de qualité.

Point de vigilance : attention aux clauses déséquilibrées pouvant engager de manière excessive une personne morale ou limiter sa liberté commerciale.

Avantages et limites des principaux types de contrats

Distribution exclusive : monopole vs dépendance

La distribution exclusive offre au distributeur un monopole sur une zone géographique, ce qui peut renforcer la visibilité du produit et optimiser les investissements marketing. Pour le fournisseur, ce modèle facilite la gestion du réseau de distribution et garantit une cohérence commerciale.

Avantages :

  • Meilleur contrôle de la marque et du territoire.
  • Engagements de volume souvent plus élevés.

Risques :

  • Dépendance forte à un partenaire unique.
  • Moindre liberté en cas de mauvaise performance du distributeur.

Distribution sélective : contrôle de l’image vs contraintes d’accès

La distribution sélective repose sur des critères objectifs (qualité du point de vente, compétence du personnel, environnement commercial). Elle est utilisée dans les secteurs du luxe, des produits techniques, ou encore des équipements spécialisés. 

Elle permet de protéger l’image et la conformité, mais limite le nombre d’acteurs autorisés à commercialiser la marchandise.

Franchise : accompagnement vs obligations renforcées

Le contrat de franchise offre au franchisé un accès à un concept, à une enseigne, à un modèle éprouvé et à une assistance continue. En contrepartie, il doit respecter des règles strictes : normes de commercialisation, utilisation de la marque, reporting, paiement d’une redevance, et maintien de l’image du réseau.

Comment choisir le modèle adapté ?

Pour les Achats, le choix dépend de la maturité du fournisseur, du niveau de risque, de la mesure des engagements et des objectifs du marché. Une analyse doit intégrer : qualité, volumes, dépendance, complexité logistique et besoin de contrôle.

Astuce pratique : créez une grille comparant pour chaque modèle : niveau de risque, investissement requis, liberté commerciale, performance attendue et impact sur le réseau de distribution.

Digitalisation : comment un logiciel de gestion des contrats optimise la relation fournisseur–distributeur ?

Centralisation et suivi automatique des contrats

Un logiciel de gestion des contrats permet de centraliser l’ensemble des documents dans un cadre unique, offrant une vision 360° de chaque contrat commercial. Cette centralisation limite les risques d’oubli liés aux dates, aux renouvellements, aux volumes ou aux obligations de chaque partie

Exemple : une équipe Achats peut visualiser en un clic tous les contrats arrivant à échéance le même mois, anticiper la signature du contrat, préparer les renégociations et sécuriser la relation commerciale.

Traçabilité des engagements et alertes d’échéances

La digitalisation améliore la traçabilité de chaque engagement : conditions de vente, niveaux de service, pénalités éventuelles, règles de livraison ou clauses de conformité. Les alertes automatiques préviennent les retards, les oublis et les risques de rupture du contrat, garantissant le respect des obligations contractuelles. L’outil devient un véritable dispositif de contrôle continu.

Collaboration Achats – Juridique – Fournisseurs

Les workflows intégrés fluidifient la collaboration entre Achats, Juridique, Qualité et fournisseur et distributeur. Les validations sont tracées, les versions du présent contrat sont historisées et les échanges structurés. Cela réduit les délais, améliore la cohérence des décisions et renforce la maîtrise des risques.

Avantage clé : “Une plateforme collaborative améliore la conformité contractuelle de 20 à 40 %.”

Intégration au SRM, à la performance et à la qualité fournisseurs

Un outil moderne s’intègre au SRM, aux modules de performance, de qualité ou d’information précontractuelle, pour offrir une vision unifiée du cycle fournisseur. Cette interconnexion permet de suivre la mesure des engagements, la qualité livrée, les incidents et les actions correctives. 

C’est notamment le cas de notre solution : Axiscope – logiciel de gestion des contrats.

FAQ – Contrat entre fournisseur et distributeur

Quels sont les différents types de contrats de distribution ?

Les principaux sont le contrat de distribution exclusive, le contrat de distribution sélective, le contrat de franchise et le contrat-cadre. Chacun répond à un mode de commercialisation et à un niveau de contrôle spécifique.

Quel type de contrat relie le fabricant au distributeur ?

Généralement un contrat de distribution, qui définit la zone géographique, les conditions de vente, les engagements qualité et les obligations de chaque partie.

Quel type de contrat entre fournisseur et client ?

Il s’agit plutôt d’un contrat de vente, distinct du contrat fournisseur conclu avec un distributeur. Il encadre directement la transaction commerciale avec le client final.

Quelle différence entre contrat de distribution et contrat de franchise ?

La franchise implique la transmission d’un concept, d’une enseigne et d’un savoir-faire, avec des obligations renforcées. La distribution vise surtout la revente de produits, sans transfert de modèle.

Comment rompre un contrat fournisseur–distributeur ?

Selon la durée du contrat, la résiliation peut intervenir à son terme ou pour manquement grave. Elle doit souvent être formalisée par lettre recommandée, conformément aux clauses prévues.

Passez à une gestion contractuelle plus fiable et performante

Optimisez votre relation fournisseur–distributeur en centralisant vos contrats, en renforçant la conformité et en sécurisant vos engagements. 

Grâce à Axiscope, bénéficiez d’une plateforme collaborative pour piloter la performance, maîtriser les risques et fluidifier vos processus Achats.

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